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29 janvier 2007

Commentaires

OVERLIFE

« Une histoire de mystère. Au cœur de ce mystère, une femme amoureuse et en pleine tourmente. » C'est le résumé que fait Lynch de son film.

Il aurait tout aussi bien pu mettre : " Au coeur d'une femme amoureuse, le mystère d'une histoire tourmentée". ou encore " La mystérieuse tourmente d'un coeur plein de femmes historiques", etc. Bref, depuis quelques films, tout le monde sait que le "cinéma de Lynch" se résume grosso modo à un trousseau de clés "mystère" "femme" "double" "cerveau labyrinthe", etc. et que ça fait longtemps que "l'impressionnant David" ne perd plus de temps à écrire un scénario.
Qu'il suffit simplement de secouer ces "si étranges clés" pour en faire ressortir chaque fois un "arrangement mathématique" sensé être neuf. C'est pas compliqué du tout. Et ça peut être très joli ma foi. Le hasard est une aide précieuse en ces temps normatifs.
A partir de là, de deux choses l'une : Soit vous avez écrit une thèse sur Bettelheim (psychanalyse des contes de fées), suivie d'études approfondies de Deleuze, Freud, Merlau-Ponty (phénoménologie de la perception) et vous faites comme les Cahiers du Cinémâââ, vous êtes proprement saisis par "tant de génie", vous estimez qu'à ce niveau de sublime, l'oeuvre dépasse de loin son créateur, etc, etc... (par ailleurs, comme vous êtes aussi un pote de Mac Luhan et que vous savez que "the medium IS the message", vous êtes totalement guéri d'avoir été influencé par le fait que ce film était DE Lynch, de savoir qu'on ne voit que CE QU'ON COMPTE voir)
Soit, vous êtes juste un pauvre individu à peu près normal (98% de la population, quand même) et vous vous demandez ce que vous foutez là, assis dans un cinema pendant près de trois heures, au lieu d'aller vous promener dans les bois (ou sur le web), à essayer d'entr'apercevoir l'once d'un début de commencement d'histoire dans ce maelström d'images sonores et aléatoires.
Pour ma part, comme je suis un individu quantique, j'aime j'aime pas, je suis là et je ne suis pas là, je confie simplement mon avis au jugement du temps. Le meilleur juge. Et je verrai ce qui me restera de ce dernier opus lynchien dans une quinzaine de jours. Mais j'ai bien peur que faute d'avoir été marqué au fer du sens, tout soumis que je serai à des milliers d'images liquides d'ici là, il n'en subsiste quasiment rien. Si, l'émotion d'un regard de belle polonaise. Peut-être. Et deux accords de musique. Ça fait quand même pas bézef.
Une chose est certaine en tout cas : Lynch sait filmer les portes. Il y a pas loin d'une centaine de plans de portes, de poignées de portes, de serrures, dans ce film... Les portes de la perception sans doute.

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